La Kora, dont le style de jeu ressemble au picking de la guitare blues, est un instrument traditionnel de l’Afrique de l’ouest. Elle est très réputée et jouée au Mali, son pays d’origine, mais aussi au Senegal, en Guinée Bissau, au Burkina Faso et en Gambie. Également désignée sous le nom de Harpe-luth, ses harmonies et timbres s’accordent à merveille avec ceux du N’goni et de la Harpe celtique. Alliant tradition et modernité, la Kora peut s’adapter à tout genre musical. En effet, ses 21 cordes rythment tout aussi bien avec le reggae, le jazz n blues, le hip hop et le mbalax.
Lamine Konté, Toumani Diabaté, Ballake Cissokho, Fally Kouyaté , Ali Farka Touré, Soriba Kouyate, Sona Jobarteh ou encore le frère Dominique Catta ces virtuoses de la Kora en ont fait vibrer des coeurs !
Lors d’un entretien accordé à Émily Merkert, Mamadu Sissokho décrivait le rôle du griot avec la Kora en ces termes : « Il est né avec l’instrument. Il joue. Il a des fils. Il fait nourrir les fils avec l’instrument. Si aujourd’hui il est mort, il a ses fils qui continuent. Leur mission avec la Kora ne peut pas être finie. Il y a la vie. » Pour le frère Jean Baptiste, la Kora sert plutôt « à prier le Seigneur. »
La Kora, au-delà de sa vocation musicale, sert donc à perpétuer un héritage culturel pour certains et créer une connexion spirituelle pour d’autres. Elle est, pour reprendre les termes de Ablaye Cissokho, « l’âme qui apporte la paix ». On avait d’ailleurs constaté l’émoi qu’avait suscitée la destruction de la Kora de Ballaké Sissoko. Pour lui, ce n’était pas juste un instrument mais toute une symbolique, impossible à remplacer, qui fut brisée !

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