C’est sans aucun doute la révélation de la saison en Ligue 1. Si Chancel Mbemba est arrivé de Porto avec un bagage important (26 matches européens), on ne s’attendait peut-être pas à ce qu’il devienne si vite le patron. Il est autant exigeant sur ses performances qu’avec lui-même, quand il fait des erreurs. Et il n’y en a pas beaucoup, tant le Congolais est régulier.
Il est presque plus important offensivement dans cet OM qui ne cesse jamais d’attaquer. Aussi souvent dans la moitié de terrain adverse que dans la sienne, le défenseur est décisif étant même le troisième meilleur buteur de l’équipe (4 buts). Et dans des matches qui comptent, comme ses deux réalisations en Ligue des champions à domicile contre le Sporting Portugal et Tottenham.

Un joueur au parcours hors du commun
C’est un joueur au parcours et à la personnalité hors du commun. Avec Chancel Mbemba, les échanges démarrent souvent comme ça : « Merci pour les paroles ». Merci pour les paroles, suivi d’un grand sourire, c’est sa façon à lui de ponctuer chaque question des journalistes, une délicatesse rare dans le monde du football. Mais dès que l’on passe sur le terrain, l’ancien gamin timide de Kinshasa se métamorphose. « Chancel », comme tout le monde le surnomme déjà à Marseille, rayonne et impressionne.
Issu d’une famille de neuf enfants et d’un club au nom prédestiné pour un défenseur, le MK Etanchéité, en 2e division congolaise, Mbemba a d’abord été très mal conseillé par des agents véreux, désireux de le rajeunir pour le vendre plus cher. Il aurait aujourd’hui entre 28 et 34 ans, lui assure qu’il en a 31. La FIFA n’a jamais réussi à élucider ce mystère mais peu importe…
Arrivé en 2011 en Belgique pour effectuer un essai à Anderlecht, où il a finalement débuté sa carrière pro, le défenseur a ensuite évolué avec Newcastle, le FC Porto puis l’OM depuis l’été dernier, où il n’a pas tardé à s’imposer comme le patron infranchissable de la défense.

Originaire de la République démocratique du Congo, Chancel Mbemba est issu d’une famille nombreuse, avec dix frères et sœurs. Pour la Provence, le défenseur a évoqué ce que cette situation implique pour lui : « On galérait, comme tout le monde en Afrique. Aujourd’hui, je travaille comme un fou pour satisfaire toute ma famille. Je considère que j’ai une grâce, un don, il a fallu le savoir, avoir de la chance aussi, raconte le joueur marseillais. Je me suis imposé une discipline pour progresser. Pour l’instant, je ne profite pas. Ceux qui profitent sont dans mon entourage. Moi, je travaille. J’ai une mission, celle de mettre les miens à l’abri. »
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