L’Afrique est décidément une terre d’opportunités. Après les grands groupes industriels et les leaders du marché du numérique, qui se lancent dans une course folle pour capter le potentiel économique, voilà que les majors de la musique arrivent en Afrique. Ces derniers jettent, à leur tour, leur dévolu sur les talents naissants et confirmés du continent.
Pour ces compagnies internationales, mais aussi pour des entreprises locales, il ne s’agit pas seulement d’une volonté d’expansion mais d’un réflexe de survie. Tant l’Afrique regorge de talents et d’immenses flux commerciaux.
Les premiers majors à avoir misé sur les stars et les pépites africaines sont Sony et Universal Music. Car malgré la faiblesse des politiques culturelles et l’absence de professionnalisation dans l’industrie musicale, l’Afrique parvient encore à tirer son épingle du jeu dans le domaine des arts et de la culture. La musique du continent reste séduisante et offre de grands ténors. P-Square, Serge Beynaud, Davido, Wizkid, Kiff no beat, Dj Arafat et beaucoup d’autres musiciens du continent sont écoutés partout dans le monde. Ces derniers font des émules. Des milliers d’artistes inconnus attendent aux portes de la gloire.
En effet, en Afrique, il y a une puissance créative énorme et un intérêt particulier pour la musique. Dans les quartiers populaires de Conakry, Abidjan, de Kinshasa, de Lomé, de Bamako, des milliers de voix encore inconnues attendent leur tour pour enchanter le monde.
Ce nouvel intérêt pour l’Afrique s’explique aussi par le développement phénoménal des technologies sur le continent. Il y a de plus en plus de startups, les capitales africaines sont devenues hyper connectées, et les plateformes d’achats et de téléchargements rivalisent d’inventivité pour capter les consommateurs. C’est donc tout un écosystème qui est en train de se développer dans l’industrie musicale. C’est ce qu’a compris José Da Sylva, qui prospecte pour Sony.
« Bien entendu, on rêve de permettre à un musicien d’importance mondiale de naître ici. Mais nous sommes résolument tournés vers le marché africain. Les réseaux sont tels entre les villes du continent qu’un artiste peut très bien vivre avec l’Afrique seulement », expliquait-il dans Le Monde.
Le groupe de rap gabonais, BGFMK est le dernier groupe à avoir rejoint Universal Music. D’autres talents vont suivre car le grenier africain est riche et diversifié. Et malgré les complexités du marché et les défis politiques, de vraies mutations économiques, politiques et démographiques sont en train de se dérouler en Afrique.
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