Avec une quasi-absence de ressources énergétiques fossiles identifiées (hydrocarbures, charbon), le Maroc dépend à plus de 95 % de l’extérieur pour son approvisionnement. Conscient de sa vulnérabilité énergétique, le pays a adopté dès 2009 la Stratégie énergétique nationale à horizon 2020 et lancé cette même année le Plan marocain de l’énergie solaire.
Objectif : faire en sorte que les énergies renouvelables représentent 42 % de la capacité installée en 2020 et 52 % en 2030, en installant des capacités additionnelles de production d’électricité d’un total de 6 000 mégawatts de sources éolienne, hydraulique et solaire.

Résultat de cette stratégie ambitieuse, plus de 4 000 mégawatts renouvelables ont déjà été mis en service dans le Royaume, et le mix électrique a aujourd’hui dépassé les 37 % selon les données de la MASEN (Moroccan Agency for Sustainable Energy, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, créée en 2010 pour développer, étendre et exploiter des centrales solaires et éoliennes).
Parmi les projets phares de l’agence, le programme Noor (« lumière » en arabe), premier projet solaire élaboré dans le cadre de la stratégie énergétique marocaine.
Deux millions de Marocains alimentés en électricité propre

Plus grande centrale solaire thermodynamique au monde, le complexe Noor Ouarzazate, au sud-est de Marrakech, s’étend sur 3 000 hectares et compte 2 000 panneaux. Doté de quatre unités de production, il s’appuie majoritairement sur la technologie CSP (Concentrating Solar Power, énergie solaire thermique à concentration ou thermodynamique), où le stockage de l’énergie se fait sous forme de chaleur, ce qui permet d’avoir des capacités de stockage supérieures à celles des batteries et de répondre à tout moment à la demande d’électricité.
Avec une capacité installée de 582 mégawatts, cette centrale permet aujourd’hui d’alimenter deux millions de Marocains en électricité, tout en économisant le rejet de près d’un million de tonnes par an de gaz à effet de serre. Le Maroc, qui s’est aussi engagé à réduire de 32 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030, figure d’ailleurs en tête de liste de l’Indice international de protection du climat 2021, occupant la 7e position sur 57 pays.
D’un coût total de neuf milliards de dollars, le projet, financé par une dizaine d’institutions internationales, doit non seulement répondre aux besoins énergétiques du Maroc, mais également faire du pays un important fournisseur d’énergies solaire, éolienne et d’hydrogène vert dans le reste de l’Afrique.
A lire aussi : Des pneus usés utilisés pour produire du carburant en Zambie
Commentaires