A l’issue de la quatrième journée des matchs éliminatoires pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024, la sélection, 163e au classement FIFA, peut encore croire à une qualification historique. Ce serait la première fois que l’équipe du pays indépendant depuis 2011 atteindrait la phase finale de la compétition continentale.

Les Bright Stars peuvent se permettre d’entretenir ce fol espoir grâce au succès inattendu obtenu à Brazzaville le 23 mars face au Congo (2-1). Il s’agissait seulement de la deuxième victoire à l’extérieur du Soudan du Sud. Les Diables rouges congolais ont pris leur revanche quatre jours plus tard à Dar es-Salaam, en Tanzanie, grâce à un but marqué dans les dernières secondes (1-0). Mais avec trois points, le Soudan du Sud est toujours mathématiquement en lice pour la qualification, dans un groupe où figurent également le Mali et la Gambie.
La fédération sud-soudanaise, faute de disposer de l’argent nécessaire, a en effet été contrainte de renoncer à convoquer plusieurs joueurs évoluant en Europe et en Australie, car elle n’était pas en mesure de payer les billets d’avion. L’instance, dont le budget repose essentiellement sur les dotations de la FIFA (7,4 millions d’euros sur la période 2023-2026) et quelques sponsors privés, a sollicité l’aide de l’Etat pour que celui-ci affrète un avion afin d’effectuer le trajet entre Juba et Brazzaville.
Un effectif sans aucune star

Le sélectionneur italien Stefano Cusin, qui s’est installé à Juba, fait régulièrement appel à des joueurs évoluant dans le championnat local, compétition hybride où se côtoient des professionnels rarement payés plus de 250 euros par mois et des semi-professionnels qui partagent leur temps entre le football d’un côté, un emploi salarié ou des études de l’autre.
« Le pays manque de structures sportives. C’est pour ça que les meilleurs joueurs cherchent à partir, soit dans des championnats africains de meilleur niveau, comme au Soudan, en Ouganda ou au Kenya, soit en Europe, en Australie ou aux Etats-Unis », précise Stefano Cusin, dont l’effectif est éparpillé dans une quinzaine de pays dont les plus inattendus, comme le Brunei, l’Iran ou la Lettonie.
Les progrès du football sud-soudanais ne se limitent pas à la sélection A, puisque les moins de 20 ans, avec une large majorité de locaux, ont disputé en février et mars la CAN de la catégorie en Egypte, où ils ont atteint les quarts de finale face à la Gambie (défaite 0-5), futur finaliste malheureux face au Sénégal.
Les moins de 17 ans devaient quant à eux participer à la CAN en Algérie, du 29 avril au 19 mai. Mais quelques jours avant le début de la compétition, les tests IRM réalisés sur les joueurs ont montré que certains d’entre eux étaient plus âgés que ne l’indiquaient leurs documents officiels. La sélection a finalement été exclue du tournoi.
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