Pour satisfaire les besoins de lecture de ses quelque 29 millions d’habitants, la Côte d’Ivoire ne dispose pour l’heure que de vingt bibliothèques publiques, soit une pour 1,45 million d’habitants. Un chiffre largement insuffisant en particulier pour les établissements scolaires dont les centres de documentation sont tous réduits à la portion congrue.
Un business qui vire au casse-tête
Une petite start-up française du nom de YouScribe semble avoir entendu son appel. Créée en 2011 et conçue à l’origine comme une offre de bibliothèque en streaming regroupant des livres, de la presse, des livres audio et des documents pédagogiques, des BD et même des partitions de musique, elle vivotait en France avant de s’orienter orienter vers les marchés africains en 2017.
La société emploie actuellement vingt collaborateurs, dont le tiers en Afrique, où elle est présente dans onze pays. Une stratégie payante : YouScribe a dépassé à la fin de 2022 le million d’abonnés et revendique désormais 8 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Démocratiser l’accès à la lecture
Les élèves de l’établissement s’acquittent d’un peu moins de 10 000 francs CFA (quelque 15 euros) à chaque rentrée pour un accès annuel à YouScribe, dont le catalogue comprend plus d’un million de références. Mais l’immense majorité des abonnements sont souscrits par des particuliers, qui peuvent y souscrire via leur crédit téléphonique Orange.
Fidèle à son ambition de « démocratiser l’accès à la lecture », YouScribe propose en effet des tarifs avantageux : 150 francs CFA par jour, 500 francs CFA par semaine, pour un accès sans publicité et possible hors connexion. En Côte d’Ivoire, un livre papier coûte aux alentours de 5 000 francs CFA.
L’allié des maisons d’édition locales
Au total, plus de 2 000 éditeurs apportent leur catalogue sur la plate-forme, qui leur redistribue 60 % de ses revenus en calculant leur part au prorata de la page lue. Sur la seule Côte d’Ivoire, ce sont 80 % des éditeurs ivoiriens qui travaillent avec YouScribe, à l’initiative de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi).
Démocratiser l’accès à la publication
La société propose également aux éditeurs des statistiques pour établir les préférences de lecture, selon les pays notamment. Ainsi, les lecteurs sénégalais semblent-ils préférer le droit et la religion, révèle YouScribe, tandis qu’en Côte d’Ivoire on s’intéresse davantage aux livres de développement personnel et de bien-être, à la littérature et à la presse.
Commentaires