Le Maroc a réussi un exploit inédit pour une sélection africaine dans cette compétition : remporter deux matchs du premier tour et terminer invaincue et en tête de son groupe devant le 2e (Croatie) et le 3e (Belgique) du dernier Mondial en 2018. Excusez du peu. Mais qui est donc Walid Regragui surnommé, “l’Enfant prodige“ de Corbeil-Essonnes, ville populaire d’un peu plus de 50 000 habitants.
Formé à l’AS Corbeil, Walid y effectue toutes ses classes, des pupilles aux juniors. Et c’est lors d’un match de l’équipe junior que Rudi Garcia, enfant également du club devenu entraîneur de l’équipe senior le remarque. Ses qualités athlétiques et techniques ne laissent pas indifférent le futur coach de Dijon, Le Mans, Lille, Rome, Marseille et Lyon. Nous sommes en 1994 et la carrière de Regragui, alors âgé de 19 ans, connaît un premier tournant important.
« Walid respire le football. Il maîtrise tous les paramètres de par sa passion et son parcours. Il a commencé avec le football de quartier, le vrai, le pur. Il a appris et tiré le meilleur de toutes ses expériences associées à une intelligence au-dessus de la moyenne et à un comportement exemplaire en toute circonstance. Je ne suis pas du tout surpris par sa réussite. Il a cette capacité mentale à relever tous les défis », témoigne Rudi Garcia.

Après l’AS Corbeil, Walid Regragui va monter en puissance au fil des saisons, gravissant les échelons un par un. Après la DH et le CFA 2 avec son club formateur, ce seront ensuite le National avec le RC Paris, puis la Ligue 2 et la Ligue 1 avec le Toulouse FC et l’AC Ajaccio.
Il devient, dans la foulée, international marocain avec notamment une finale de la Coupe d’Afrique des Nations perdue en 2004 (il figurera dans l’équipe-type de la compétition en tant que meilleur latéral droit).
Ce sera enfin la découverte de la Liga espagnole avec le club de Santander (2004-2007) en ayant le privilège d’affronter les Galactiques du grand Real Madrid (Zidane Ronaldo, Beckham, Figo et Owen), ainsi que les stars du Barça (Ronaldinho, Eto’o, Deco, et un certain débutant nommé Messi).

N’ayant pas fréquenté de centre de formation, Walid Regragui est l’incarnation même du travail et de l’abnégation et la preuve vivante qu’on peut réussir en partant de rien. Preuve de cet attachement à ses terres essonniennes, Walid a achevé sa carrière dans son département natal, à Fleury-Mérogis.
Après deux ultimes saisons chez les amateurs et l’obtention de ses diplômes d’entraîneur, il s’est fait remarquer au Maroc, puis au Qatar où il a remporté plusieurs titres nationaux. Il avait également vécu une première expérience sur le banc de la sélection marocaine en tant qu’adjoint en 2012 et 2013.
Quoi qu’il arrive aujourd’hui contre l’Espagne, Walid Regragui a déjà gagné le cœur des supporters marocains, mais également celui de tout le continent africain.

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