L’année 2013 marque le début d’une entreprise florissante. Une jeune entrepreneure féministe fondait une ONG soutenant l’autonomisation des femmes à travers la culture du café d’Idjwi, une île au milieu du lac Kivu, qui produit un arabica reconnu. Sous le soleil du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, des femmes s’activent dans une plantation de café de l’île d’Idjwi, cueillant les cerises qui, depuis quelques années, leur permettent de gagner leur vie.
« Les femmes travaillent la terre, mais quand il s’agit de récolte et de commercialisation, elles sont écartées, ça devient une histoire d’homme, ça m’a révoltée! », raconte Marcelline Budza, 33 ans. Il y a neuf ans, la jeune femme, entrepreneure et féministe, a fondé Rebuild Women’s Hope (RWH), une ONG basée à Bukavu (Sud-Kivu) soutenant l’autonomisation des femmes à travers la culture du café d’Idjwi, une île de quelque 300 km2 située au milieu du lac Kivu, qui produit un arabica reconnu.
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La présidente de RWH estime aujourd’hui que ses objectifs sont en train d’être atteints, parce que maintenant les femmes peuvent sourire, être autonomes financièrement. Selon elle, les trieuses de café ayant le salaire minimum gagne 2.500 francs congolais (1,25 dollar) par jour et voudrait arriver au double.
« Nous employons au moins 12.000 femmes par campagne caféicole », explique Marcelline Budza. Il y a aussi des hommes – 857 – qui s’occupent notamment du lavage du café. « C’est leur travail et après, ce sont les femmes qui trient le café. Elles viennent en grand nombre pour ça chaque matin », dit-elle.
Marcelline explique les différentes étapes de la production. D’abord on dépulpe les cerises, puis on fait la fermentation et ensuite, les grains sont placés sur les lits de séchage. Après trois à quatre semaines, ils sont expédiés à Goma, la grande ville de la rive nord du lac, où se déroule la suite du processus c’est-à-dire le déparchage – qui retire la dernière enveloppe entourant les grains de café – puis l’exportation.
Le café du Kivu est « spécial », « c’est un café de haute altitude » poussant dans un sol volcanique, sans engrais chimiques. Sa saveur, selon le directeur, « est exceptionnelle ». Marcelline Budza se félicite elle aussi d’oeuvrer à la production d’un « café de spécialité », très apprécié à l’international. « Nos cafés sont consommés aux États-Unis, en Europe et en Asie. Nous avons des résultats vraiment favorables », déclare-t-elle.
« On produit six, huit, voire dix conteneurs de 19 tonnes chacun par campagne », précise-t-elle. A long terme, « on compte grandir, pour arriver à produire vingt conteneurs, exclusivement avec de la main d’œuvre locale ».
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