Les votes s’enchaînent chez les conservateurs britanniques et Kemi Badenoch demeure dans la course à la succession de Boris Johnson qui devrait connaître son épilogue le 5 septembre 2022. L’ancienne ministre de l’Egalité figure parmi la soixantaine de responsables politiques dont la démission a conduit à celle de l’ex-Premier ministre britannique.
Kemi Badenoch, 42 ans, compte dire la vérité pour aider ses concitoyens. Dans sa tribune dans The Times, où elle explique sa candidature, la députée du Saffron Walden (comté d’Essex, dans l’est du pays) préconise la mise en place d’un gouvernement réduit qui se concentre sur l’essentiel.
Mariée à Hamish Badenoch et mère de trois enfants dont elle se dit soucieuse du bien-être futur, Kemi Badenoch estime qu’elle est « la candidate de l’avenir ». Et face à l’urgence climatique, elle croit en la réduction des émissions de carbone mais pas au point de causer la faillite du Royaume-Uni pour y parvenir.
Kemi Badenoch, qui a rejoint les Tories en 2005 à l’âge de 25 ans, est décrite aujourd’hui par The Guardian comme « une étoile montante » du parti conservateur. Olukemi Olufunto Badenoch, née Adegoke, a vu le jour en janvier 1980 à Wimbledon, à Londres. Ses deux parents, médecins, sont originaires du Nigeria et c’est dans ce pays qu’elle a grandi, avant de rejoindre la Grande-Bretagne à l’âge de 16 ans après un passage aux Etats-Unis.
Ingénieure de formation, un profil qu’elle met aujourd’hui en avant pour expliquer pourquoi elle est apte à réparer son pays, Kemi Badenoch a occupé plusieurs postes au sein du Parti conservateur, avant de devenir députée du Saffron Walden en 2017. Ses concitoyens lui ont renouvelé leur confiance deux ans plus tard.
Le Nigeria au coeur
Dans sa première intervention au Parlement en 2017, la jeune femme revenait sur son parcours dans un discours à la fois ferme et plein d’humour. Kemi Badenoch, qui revendique régulièrement ses origines africaines et nigérianes rappelait déjà qu’elle avait choisi la Grande-Bretagne, un pays où le rêve britannique qu’elle incarne est possible.
A savoir devenir parlementaire en une génération. C’est un pays où une jeune fille du Nigeria peut s’installer à l’âge de 16 ans et être acceptée comme Britannique et avoir le grand honneur de représenter Saffron Walden, se réjouissait-elle alors. Kemi Badenoch y expliquait aussi pourquoi elle avait adhéré au Parti conservateur. « Je pense que l’Etat doit fournir une sécurité sociale, mais il doit également fournir aux gens un moyen de se sortir de la pauvreté. En tant que femme d’origine africaine, je pense également que l’Afrique a beaucoup à nous apprendre ».
Son autre pays, le Nigeria, figure parmi les multiples raisons qui ont motivé son engagement politique. Elle le soulignait encore récemment en officialisant sa candidature au poste de Premier ministre. « Je suis ambitieuse pour notre parti et notre pays. J’ai choisi de devenir une députée conservatrice pour servir et j’ai choisi ce pays parce qu’ici, je peux être libre et je peux être tout ce que je voulais être. J’ai grandi au Nigeria et j’ai vu de mes propres yeux ce qu’il se passait quand les politiciens ne sont là que pour eux-mêmes ».
Ce n’est pas la première fois qu’elle est critique vis-à-vis du Nigeria où elle dit avoir expérimenté la pauvreté. En 2017, elle confiait ainsi qu’elle avait été obligée de faire ses devoirs à la lueur des bougies ou d’aller chercher de l’eau parce que les entreprises nationales censées fournir ces services de base en étaient incapables. Ce qui n’empêche pas Kemi Badenoch de souligner que le Nigeria demeure « un grand pays », confronté à des difficultés.
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