Si certaines femmes maliennes voulant percer dans le rap ont fini par désister à causes des préjugés existant dans ce monde essentiellement masculin, ce n’est pas le cas de Ami Yerewolo. Déterminée, elle ne comptait pas du tout baisser les bras. La rappeuse avait déjà été confrontée aux traditions familiales qui la poussaient à se marier plutôt que de devenir artiste. Elle finit par quitter le cercle familial et accumule les petits boulots pour payer ses séances en studios.
Son dur labeur a fini par porter ses fruits puisqu’en 2014 elle signe son premier album intitulé Ma Naissance. Parmi ses inspirations on compte Yeli Fuzzo, le groupe Fanga Fing mais également la mythique Oumou Sangaré à qui l’on avait « interdit de participer à un concours de jeune talents pour les mêmes raisons qu’elles ».
Au delà du cercle familial, Ami Yerewolo a également été l’objet de discriminations dans le milieu du hip hop malien. D’ailleurs, elle fustige dans ses sons, au travers de rythmes, de paroles spirituelles, intelligentes et parfois acerbes, le sexisme et l’injustice.
Elle s’en est également prise aux « hommes pourris de l’industrie musicale malienne » dans sa biographie officielle.
Titulaire d’une licence en finance et comptabilité, cette rappeuse sait aussi combiner affaires et musique. À cet effet, elle a fondé l’entreprise Denfari Events et le Festival « Le Mali a également des rappeuses » avec comme objectif de donner la voix aux jeunes filles qui n’en ont pas. Un véritable modèle.
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