Crâne rasé, corps puissant, Germaine Acogny n’a rien perdu de son énergie malgré son âge. La mère de la danse africaine contemporaine séduit plus d’un spectateur à travers le monde. Ses pas de danse sont empruntés de plusieurs mélanges culturels. Au fil des ans, elle se classe parmi les danseuses africaines les plus connues et les plus influentes du continent. Elle remporte plusieurs prix à l’international. Elle est faite chevalier de l’ordre national du lion au Sénégal. L’école des Sables située à Toubab Dialaw quelques kilomètres de Dakar, est le lieu de rencontre de plusieurs nationalités.
A 77 ans, Germaine Acogny est une figure historique de la danse africaine contemporaine. Elle fonde son premier studio de danse africaine en 1968. Trente ans plus tard, elle crée avec son mari Helmut Vogt l’Ecole des sables, seule école de danse professionnelle du continent africain, à la fois centre de formation, laboratoire de recherche et lieu de rencontres de plusieurs nationalités.
Germaine est née au Bénin avant d’arriver au Sénégal à l’âge de quatre ans. Petite-fille d’une prêtresse Yoruba, très proche de la Nature à qui elle rend hommage chaque matin, avec les postures et gestuelles héritées de son aïeule. Fière de cet héritage, elle entreprend de se l’approprier et de synthétiser les techniques de danse traditionnelle de toute l’Afrique, qu’elle mêle aux techniques de danse contemporaine occidentale, acquises entre Paris et New York.
De 1977 à 1982 Germaine dirige mudra Afrique premier centre de danse panafricaine en tant que directrice artistique, crée par Maurice Béjart et le Président Senghor. Pendant cinq ans, l’école était le centre phare de la danse africaine contemporaine. L’aventure s’arrête après la démission du président Senghor. Faute de financement, l’école ferme ses portes. Après la fermeture de l’école, elle s’installe à Bruxelles avec Maurice Béjart et organise des formations de danse qui s’exportera en Afrique dans le village de Fanghoumé en Casamance, au Sénégal.
Germaine crée des chorégraphies en provenance du monde entier. Ce mélange de danses traditionnelles africaines et contemporaines interrogent le lien entre l’Afrique et l’Occident. Malgré son âge, Germaine se renouvelle à chaque instant. Son corps est en constant mouvement. Elle puise son inspiration de la diversité culturelle dans laquelle elle baigne. Cette prêtresse de la danse africaine moderne continue de charmer les spectateurs lors de ses nombreux spectacles.
En 2020, Germaine confie la direction de l’école à deux anciens étudiants Alesandra Seutin et Wesley Ruzibiza.
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