Ce sont des écoles et institutions de football basées en Afrique. Des pépinières que puisent des talents les équipes africaines et certains clubs européens. Nombreux joueurs qui participent à la Coupe d’Afrique des nations y ont fait leurs premières gammes. Il y a Idrissa Gana Gueye, qui évolue actuellement au Paris Saint-Germain. Il a été formé à l’académie Diambars, située sur la petite côte du Sénégal, à Saly Portudal.
Bien que de nombreuses sélections soient en majorité composées de joueurs évoluant sur d’autres continents et que les représentants des championnats locaux soient en nombre limité, certains clubs arrivent à tirer leur épingle du jeu avec des joueurs issus de centres de formation basés en Afrique même.
Progressivement, on constate que les centres de formation locaux ont réussi à fournir de plus en plus de joueurs dans l’ossature des équipes africaines. C’est valable pour les pays du Maghreb, d’Afrique subsaharienne mais aussi d’Afrique du Sud.
L’académie Jean-Marc-Guillou (Mali)
Véritable pourvoyeur de talents pour les Aigles du Mali, l’académie JMG peut être considérée comme l’un des meilleurs centres de formation du continent à ce jour. On comprend donc que l’ossature de l’équipe nationale du Mali repose en grande partie sur des éléments de valeur et de la même génération. Aujourd’hui, le Mali peut compter sur Amadou Haidara (RB Leipzig), Hamari Traoré (Stade rennais FC), Adama Traoré (Wolverhampton Wanderers FC), Yves Bissouma (Brighton) Mohamed Camara (RB Salzbourg), Moussa Doumbia (Stade de Reims), Dadié Samassekou (Hoffenheim), Rominigue Kouamé (Troyes).
L’école de l’Espérance de Tunis (Tunisie)
L’Espérance de Tunis est l’un des clubs tunisiens les plus connus à l’international, sans oublier le Club africain. Récemment, elle a connu des succès récents probants sur la scène continentale avec la Ligue des champions remportée deux fois consécutivement, en 2018 et en 2019. Elle occupe par ailleurs une place importante puisqu’elle pourvoit régulièrement les Aigles de Carthage en joueurs de qualité. Elle compte ainsi quatre joueurs dans la liste des sélectionnés de cette CAN au Cameroun, contre 3 à la CAN de 2019 et à la Coupe du monde 2018.
La pépinière Al Ahly (Egypte)
Vainqueur à plusieurs reprises de la Ligue des champions et double tenant en titre, Al Ahly constitue une véritable pépinière pour l’équipe d’Égypte. Bien que les Pharaons comptent aujourd’hui moins de joueurs d’Al Ahly en activité, il n’en reste pas moins que huit noms sont à retenir parmi ceux qui jouent toujours et qui ont été formés dans ce que l’on peut considérer comme l’un des plus grands clubs du continent, sinon le plus grand. On a ainsi le gardien de but Mohamed El-Shenawy, les défenseurs Mohamed Abdelmonem, Marwan Dawoud, le latéral gauche Ayman Ashraf, les ailiers Trezeguet et Ramadan Sobhi. Enfin, le polyvalent Omar Kamal (aujourd’hui à Zamalek).
La filière du Coton Sport de Garoua (Cameroun)
Le pays des Lions indomptables a connu de nombreux clubs prestigieux qui se sont illustrés sur la scène africaine. Ainsi du Canon de Yaoundé, trois fois vainqueur de la Ligue des champions dans les années 1970, de l’Union sportive de Douala, vainqueur de la C1 en 1979 ainsi que de la Coupe des coupes en 1981, et du Tonnerre de Yaoundé, vainqueur de la Coupe des coupes, enfin du Coton Sport de Garoua, le dernier géant du football camerounais.
Depuis la fin des années 1990, le Coton Sport de Garoua, fondé en 1986, est devenu la grande équipe du pays. Elle a remporté seize titres de champion, un record national, mais n’a jamais triomphé sur la scène continentale. Elle a été finaliste de la Ligue des champions en 2008, et de la Coupe de la CAF en 2003.
L’académie Mohamed-VI creuse son sillon (Maroc)
Nouveau joyau du football marocain lancé en 2009, l’académie Mohamed-VI gagne progressivement en visibilité. S’il a déjà pour vocation de fournir le Botola Pro, le championnat marocain de première division classé en tête du continent africain au coefficient CAF, il réussit de plus en plus à pourvoir en bons éléments des championnats majeurs européens ainsi que la sélection nationale des Lions de l’Atlas. Cette année, quatre joueurs la représentent au sein de la sélection marocaine : Reda Tagnaouti, gardien de but du Wydad, Nayef Aguerd, défenseur du Stade rennais, Mohammed Ounhani, milieu évoluant à Angers, et Youssef En-Nesryi, attaquant du FC Séville.
Une référence nommée Horoya AC (Guinée)
La domination sans partage du Horoya AC sur le football guinéen est incontestable. Le club vainqueur en 1978 de la défunte Coupe des coupes et en 2009 de la Coupe de l’union des fédérations ouest-africaines n’a laissé échapper qu’un seul titre de champion depuis 2011, celui de 2014. Pour le reste, le club de l’homme d’affaires Antonio Souaré s’est imposé comme une force du football continental avec deux quarts de finale de Ligue des champions, en 2018 et 2019, et une demi-finale de la Coupe de la CAF en 2020. Son influence sur le football guinéen est également visible à travers des joueurs sélectionnés dans le Syli national.
En effet, le club de Matam possède six joueurs en sélection, dont Morlaye Sylla, meneur de jeu du club, révélation du football guinéen à travers ses performances avec Horoya et lors du Championnat d’Afrique des nations 2020, l’explosif latéral Issiaga Sylla, et surtout la star du football guinéen Naby Keita, dont les transferts ont généré d’énormes indemnités à son club formateur.
Sol Béni, le précurseur des académies JMG (Côte D’ivoire)
Bien que son partenariat avec l’académie Jean-Marc-Guillou ait été rompu en 2003, le centre de formation de Sol Béni n’en demeure pas moins une référence sur le continent africain. Karim Konaté, attaquant de 17 ans, courtisé par de grands clubs égyptiens, est considéré comme un grand espoir du football. Ghislan Konan, latéral gauche du Stade de Reims, Odilon Kossonou, défenseur de Leverkusen, et le Burkinabé Abdoul Tapsoba, attaquant du Standard de Liège, sont autant de joueurs symbolisantcette école de formation de l’un des clubs les plus emblématiques de Côte d’Ivoire, l’Asec d’Abidjan.
L’école du Real de Banjul (Gambie)
Pour sa première qualification en Coupe d’Afrique des nations, pas moins de 10 joueurs de la sélection gambienne proviennent du centre de formation du Real Banjul, deuxième club plus titré du championnat gambien derrière Wallidan, seize fois champion avec douze titres. Bien que tous expatriés, ces joueurs sont de véritables ambassadeurs du club de la capitale gambienne, dont ils mettent en lumière la qualité de la formation.
Quatre d’entre eux, Modou Jobe, gardien de but des Black Leopards en Afrique du Sud, Omar Colley, défenseur de la Sampdoria de Gênes en Italie, et James Gomez, défenseur du club Horsens au Danemark, qui forment la défense centrale, et Ablie Jallow, milieu offensif de Seraing en Belgique, prêté par le FC Metz, s’affirment comme des joueurs incontournables du 11 de départ de la sélection de l’entraîneur belge Tom Saintfiet. Le Real de Banjul s’est spécialisé dans la formation de bons attaquants.
Le sillon du Kallon FC (Sierra Leone)
C’est l’une des grandes surprises de cette CAN. La Sierra Leone a été longtemps absente de la grande fête du football africain, mais elle a pu compter sur le Kallon FC, club de l’ancienne star du football sierraléonais Mohamed Kallon, qui a évolué à l’Inter Milan ou encore à l’AS Monaco dans les années 2000. Anciennement connu sous le nom de Sierra Fisheries, champion à trois reprises dans les années 1980, ce club a été racheté par Kallon pour un montant de 30 000 dollars. Il l’a baptisé de son nom en 2002.
Sept joueurs sont issus du centre de formation du Kallon FC, dont les vétérans Medo Camara, milieu passé par Bolton, le Partizan Belgrade ou HJK, où il a remporté le championnat de Finlande, et Kei Kamara, attaquant ayant fait l’ensemble de sa carrière en MLS, où il a été All-Star et meilleur buteur du championnat.
Des illustrations au Sénégal, au Ghana, au Burkina Faso, en Algérie
Premier au classement Fifa pendant cette CAN 2022, le Sénégal compte deux centres de formation renommés qui ont fourni de grands joueurs : il y a d’une part Diambars, qui a formé Idrissa Gana Gueye actuellement au Paris Saint-Germain, de Bamba Dieng à l’Olympique de Marseille, Saliou Ciss à Nancy et Joseph Lopy à Sochaux et d’autre part Génération Foot, dont les joueurs emblématiques sont Sadio Mané de Liverpool, Ismaila Sarr de Watford FC) et Pape Matar Sarr du FC Metz, entre autres.
Au Ghana, le centre de formation du Dreams FC est un pourvoyeur important des Black Stars avec Baba Rahman, latéral gauche de Reading, prêté par Chelsea, Benjamin Tetteh, attaquant du Yeni Matalayspor en Turquie, Abdul Fatawu Issahaku, milieu offensif du Steadfast, Philomon Baffour, latéral droit…
Au Burkina Faso, le centre de formation Salitas compte d’anciens poulains dans les Étalons. Ainsi d’Edmond Tapsoba, qui évolue au Bayer Leverkusen, Hassane Bandé à Ista 1961 en Croatie, prêté par l’Ajax Amsterdam, et Gustavo Sangaré, qui joue à Quevilly-Rouen.
En Algérie, le Paradou Athletic Club a formé, entre autres joueurs évoluant avec les Fennecs, Ramy Bensebaini, actuellement au Borussia Monchengladbach, Youssef Attal, à l’OGC Nice, et Adem Zorgane, à Charleroi en Belgique.
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