Les femmes surfeuse en Afrique, ça ne court pas les rues. Encore moins en Afrique de l’Ouest où les valeurs traditionnelles ont une place importance. Une femme qui surf comme un homme, c’est à la limite une honte. Mais Khadjou Sambe n’a pas hésité à se battre pour sa passion pour le Surf, ce sport masculinisé et si peu populaire en Afrique.
Un long chemin vers sa passion
Khadjou Sambe est la première femme surfeuse professionnelle du Sénégal. Ayant grandi entre un village de pêcheurs et N’Gor (une île de surfeurs près de Dakar), on comprend très vite son amour pour l’eau et la planche. Ce n’est pourtant pas la même compréhension qu’elle a eu lorsque ses parents ont découvert son activité. Elle se heurte alors à une façade de stéréotype qui l’empêche de surfer pendant deux ans.
À 13 ans, déjà, Khadjou s’intéresse au surf et commence à la pratiquer en cachette. Dans une société aussi traditionaliste que la société sénégalaise, une femme n’est pas faite pour les vagues. La surfeuse de 25 ans a donc dû briser tous les stéréotypes afin de montrer que le surf était important pour elle. « Quand j’ai commencé à surfer, on me disait de ne pas bouger de la maison, de rester cuisiner, que ce n’était pas pour moi. Mais je n’ai pas écouté ces personnes, je me suis bouché les oreilles, car sinon je n’aurai pas avancé », explique-t-elle.
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Khadjou Sambe à la tête du « Black Girls Surf » au Sénégal
Un des objectifs de Khadjou, aujourd’hui, est de rendre plus populaire le surf et de montrer aux jeunes filles qui le veulent que c’est bien possible d’y faire carrière. À ce titre, elle a mis sur pied le « Black Girls Surf », une antenne sénégalaise d’une école de surf américaine crée par Rhonda Harper pour les femmes de couleur en Californie. L’Américaine dira d’ailleurs au sujet de Khadjou : « En voyant l’intensité sur son visage, l’intensité de sa position sur la planche, j’ai su qu’elle était à un niveau de compétence que nous n’avions jamais vu auparavant ».
Khadjou a fait du « Black Girls Surf » son arme de guerre dans sa lutte pour une meilleure représentation des femmes noires dans le surf de compétition.
À force d’acharnement, Khadjou est devenu aujourd’hui, la première surfeuse professionnelle de son pays et la deuxième africaine à se consacrer entièrement à cette discipline. Son rêve : représenter le Sénégal aux Jeux olympiques de 2021.
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