Avec son premier album « Mojotrône II : History », DiDi B montre tout son talent. L’ancien membre du groupe Kiff No Beat impose sa marque et prend ses distances avec le milieu du hip-hop qui l’a rendu célèbre. Didi B apparaît comme une majesté avec une tenue qui rappelle ceux des empereurs du 18 e siècle. Cet ensemble n’est pas fortuit car il symbolise la montée en puissance de l’artiste.
Dans cet album, DiDi B rend aussi hommage au roi du coupé décalé Dj Arafat décédé en 2019 dans Arafat Level 2.0. Ce titre a été enregistré dans un style rap-décalé, un mix de rap ivoire et de coupé-décalé. Arafat Level 2.0 est illustré par une série de vidéos (extraits de concerts et parfois des moments privés) dans lesquelles on peut voir la réelle complicité qu’il y avait entre les deux artistes. « Dans notre industrie ivoirienne, il y a peu de place pour les choses qui ont de la profondeur. Arafat était mon modèle, mon ami, mon grand frère. Voici mon hommage… 10 ans après Mojo Trône », a déclaré DiDi B sur ses réseaux sociaux en marge de la sortie de ce clip.
En outre, pour préparer la venue de son album, c’est au palais de la culture d’Abidjan que des milliers de personnes sont venues assister au « release party » de Mojotrône II : History. Si l’objectif officiel du spectacle était de faire découvrir les seize morceaux de la première partie de cet opus très attendu – la deuxième sortira fin 2022 –, il s’agissait surtout, selon sa manageuse Diba Diallo, « d’imposer la marque DiDi B » et de prouver que l’artiste a « changé de dimension ». Ce dernier entend s’imposer comme « une légende de la musique africaine ».
DiDi B fait partie avec le Sénégalais Dopeboy DMG des deux premiers artistes à avoir signé sur 92i Africa, l’antenne africaine du label du rappeur français Booba créée en 2021. À moins de 30 ans, DiDi B a déjà une belle carrière derrière lui. C’est avec Kiff No Beat, groupe pionnier du rap ivoire et premiers artistes à signer sous le label Universal Music Africa, qu’il s’est fait un nom.
Ce fils d’un père producteur et pianiste et d’une mère chorégraphe est né dans le mythique village Ki-Yi, centre de formation artistique et lieu de vie communautaire d’Abidjan. « J’ai grandi entouré d’artistes. Je défends ces valeurs créatives, scéniques et le travail sur la musicalité », revendique l’artiste.
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