Au Sénégal, les manifestations de début juin avaient donné lieu à une véritable guerre de communication, notamment sur les réseaux sociaux. Mais comme toute guerre, celle-ci est une succession de batailles. Et même après les violences, c’est à celui qui se fera le plus entendre. Et à ce jeu, les Pastef d’Ousmane Sonko, l’opposant principal de Macky Sall, ne lâche rien.
Le parti de celui qui a mis le feu aux poudres après sa condamnation pour « corruption de la jeunesse » vient de publier un long rapport dans lequel il documente les violences qui se sont déroulées il y a deux semaines. Un véritable brûlot contre le gouvernement et la présidence. Car ce document a pour objectif de s’imposer comme la vérité, aussi bien au Sénégal qu’à l’international. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il a été traduit en français, en anglais et même en wolof.
Un outil de 36 pages qui décrit, dans premier temps, « le harcèlement judiciaire » contre Ousmane Sonko. Les membres de Pastef ont eu la bonne idée de faire parler indirectement Sonko dans ce rapport, comme pour montrer qu’il s’agissait d’un rapport neutre. L’opposant affirme simplement vouloir « porter à l’attention de l’opinion nationale et internationale (sa) part de vérité ».
Mes chers compatriotes,
Le bureau politique national de PASTEF-Les Patriotes vous donne rendez-vous à 17h30 au au siège Kër Maodo pour la présentation du mémorandum sur les violences de l'État du Sénégal contre les populations.
Ce mémorandum reviendra en détails sur les… pic.twitter.com/h3SXEF1dh1
— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) June 20, 2023
La meilleure défense est l’attaque
Le rapport indique d’ailleurs qu’Ousmane Sonko est « séquestré » depuis trois semaines à son domicile. En demandant une enquête indépendante sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA), et en annonçant avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI), les Pastef ont réussi un joli coup : si les procédures ont peu, voire pas, de chances d’aboutir, ils arrivent à comparer Macky Sall aux pires dictateurs et généraux.
Dans son bilan des violences, le parti d’Ousmane Sonko renvoie, enfin, la balle dans le camp du pouvoir en affirmant que « plus de 80% de ces victimes-là ont été tuées par balles » et en accusant « le gouvernement du Sénégal d’avoir été l’auteur de ripostes disproportionnées » et d’avoir « acheté énormément d’armes ». Les Pastef s’appuient, à l’international, sur l’avocat Juan Branco qui publie régulièrement sur les réseaux sociaux des accusations d’achats d’armes de la part du gouvernement sénégalais.
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