Face à la crise alimentaire mondiale, l’Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis l’invasion russe, avec le départ, salué unanimement, d’un premier bateau du port d’Odessa. Le cargo « Razoni battant pavillon de la Sierra Leone a quitté le port d’Odessa, sud de l’Ukraine.
Selon les autorités ukrainiennes, le bateau est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d’Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk (sud-est), sur la mer d’Azov, zone occupée par les Russes. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a chaleureusement salué le départ du navire, exprimant l’espoir que la reprise des exportations qui apportera la stabilité et l’aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale.
Selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, 16 autres bateaux chargés de céréales « attendent leur tour » pour quitter Odessa, qui concentrait avant la guerre 60 % de l’activité portuaire du pays. Mais lundi soir, M. Zelensky a jugé qu' »il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions », dans son allocution quotidienne. « Attendons de voir comment l’accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie », même si « c’est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale ».
L’accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l’égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis l’invasion russe, sous supervision internationale. L’accord prévoit notamment l’instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l’exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De nombreux pays sont dépendants des « greniers » russes et ukrainiens notamment en Afrique. La Somalie, en proie à une famine sans précédent, est un des premiers pays à s’être porté acquéreur des premiers arrivages de céréales ukrainiennes. Habituellement, elles représentent 92 % des exportations du pays. Les pays du Maghreb et l’Egypte sont également soulagés par la reprise des transports venus de mer Noire. L’Afrique sub-saharienne a elle su se réorganiser en se tournant massivement vers ses productions locales : mil, sorgho, haricot (niebé), igname ou banane plantain.
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