En Tunisie, des centaines de ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été rapatriés vers le Mali et la Côte d’Ivoire en raison des agressions et des manifestations d’hostilité qu’ils ont subies après une déclaration du président Kaïs Saïed. Le 21 février, Saïed avait qualifié la présence d’immigrés clandestins d' »entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.
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Cette déclaration a été condamnée par des ONG comme « raciste et haineuse ». Depuis, de nombreux migrants africains ont signalé une recrudescence des agressions à leur encontre et ont afflué vers leurs ambassades pour être rapatriés.
Le samedi 4 mars, quelque 300 Maliens et Ivoiriens ont été rapatriés en avion vers leur pays d’origine. À Bamako, 135 ressortissants maliens ont été accueillis par les ministres de la défense et des anciens combattants, ainsi que des Maliens établis à l’étranger.
Le gouvernement malien avait affrété l’avion qui transportait 97 hommes, 25 femmes et 13 enfants. À Abidjan, un vol de 145 passagers est également arrivé en fin de journée, accueilli par le Premier ministre et plusieurs ministres. Les passagers ont été conduits dans un centre d’accueil pour recevoir une prise en charge médicale et psychologique avant de retrouver leurs familles.
Les migrants ont signalé des menaces et des agressions à leur encontre, affirmant que les Tunisiens ne les aimaient pas et qu’ils devaient partir pour leur propre sécurité. Certains ont même appelé au départ des Tunisiens présents dans leur pays d’origine. Les propos du président Saïed ont suscité l’indignation en Tunisie, où ils ont été largement condamnés comme étant racistes et haineux.
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